[ 8२8 ] estoient en Chatigan, de ce qui se passoit, les priant de le vouloir secouri. Ce qu’ils firent en grande diligence, presant pour Capitaine vn Portugais homme d’honneur de mogens, nomme Emmanuel de Matos ; lequel estat alle” an secours avec quatre cens soldats, souta vistement eu terre, de donna vne bataille compale aux originaires : lesquels il mit a van de route, de en tua plusieurs. Par le moyen de ceste victoire, de le quelques autres, que les Portugais gaignerent depuis, ils demeuretent maistres de toute l’Isle : laquelle Dominique Carualho de Emmanuel de Matos se departirent entre eux deux. Le Roy de Aracan, qui audit receu tant de services des Portugais, de se monstroit si affectionne eu leur eudrit, comme nous auons veu entendant ces nouvelles, s'offeuea fort, de ce que sans son couge de permission, ils s’estoient saisis de ceste Isle, qui estoit saules sa protection: de craigrant que si d'vne caste ils se rendsient forts eu icelle, de de l’autre qu’ils tiussent le port de Sirian, au Royaume de Pegu, la ou desta ils auoient baster vne forteresse, ses terres qui sont entre deux n’en receussent du dammage, il resolut de les desnicher de la . A ceste intention il leve vne armie de çent cinquate Iale as, qui sont certains vaisseaux fort legers a voile, de a rame, ayans treute auirons eu tout, quinze de chasque caste. La entroint encous quelques cutus, de autres grands vaisseaux, tous bien equipez , & armez de plusieurs fauconneaux, chamelets, & autre forte d'artillerie.
